Chers membres de l’EASA,
les journées passées ensemble à Stockholm ont été très denses. Nous avons été très bien accueillis par les collègues de l’Université de Stockholm et de l’Université de Linköping qui, avec l’équipe de NomadIT, nous ont permis quatre jours d’échanges riches et intenses : des panels aux tables rondes, des plénières aux laboratoires, des films aux rencontres hors programme, en incluant les échanges et conversations que nous avons pu avoir les uns et les autres et la conférence d’ouverture de Shahram Khosravi qui a donné le ‘la’ aux rencontres qui ont suivi. De quoi nous nourrir pour les mois à venir ! Des mois qui s’annoncent très denses pour la vie de notre association.
Le forum des membres a été un lieu de débat et d’échange très animé et intense qui a montré l’attachement des membres à l’association, en révélant aussi le rôle qu’elle joue et qu’elle peut jouer à l’échelle européenne et internationale. Le travail autour de la précarité et notamment l’enquête promue par l’EASA et le collectif PrecAnthro sur les conditions d’emploi dans le monde universitaire et de la recherche, ont été présentés par Georgeta Stoica et Sabine Strasser, membres de l’exécutif en charge de ce dossier complexe, et Martin Fotta pour le collectif PrecAnthro. Ce travail est l’une des priorités de l’exécutif actuel d’EASA et il nourrit le document qui sera présenté à l’automne à la Commission Européenne pour essayer d’infléchir la situation actuelle et promouvoir la mise en place de mesures concrètes concernant la précarité et ses effets sur la vie et la carrière des chercheurs. Les premiers résultats de ce travail avaient été présentés également à Florianópolis (Brésil) lors du congres de la WCAA / WAU en juillet dernier.
Pendant le forum des membres, deux motions ont été présentées. Une première portait sur les institutions universitaires situées dans les territoires occupés en Palestine. La motion invitait l’assemblée à exprimer son opposition à la création d’établissements universitaires destinés exclusivement à aux citoyens israéliens et à non coopérer avec ces institutions, en manifestant sa solidarité avec les universitaires et les étudiants palestiniens, ainsi qu’avec les collègues israéliens de l’Association israélienne de sociologie et de l’Association israélienne d’anthropologie qui ont pris position contre cette politique discriminatoire. L’AGM a voté en supportant largement cette motion. Nous avons ensuite reçu une lettre de la part du président de l’IAA remerciant l’EASA et en expliquant le contexte et la position des collègues anthropologues de l’association israélienne. Les membres de l’EASA qui n’étaient pas présents à l’assemblée peuvent maintenant encore exprimer leur soutien aux collègues en Israël et à la motion par le vote électronique qui vient d’être ouvert.
Une deuxième motion, également supportée par la grande majorité des membres présents à l’AGM, donnait mandat à l’exécutive pour constituer un groupe de travail en charge d’élaborer un code de conduite visant entre autres les abus de pouvoir, le harcèlement sexuel et psychologique l’exploitation du travail précaire. L’exécutif est en train de mettre en place ce groupe de travail qui essayera d’élaborer des lignes guides et de réfléchir aux modalités concrètes par lesquelles EASA peut donner son soutien en cas de non respect des principes d’éthique professionnelle. Nous espérons vous soumettre les résultats de ce travail dans les mois à venir.
Cette année nous avons décerné pour la première fois une distinction à la carrière et deux prix de début de carrière : la première à Adam Kuper, pour sa contribution majeure au développement de l’anthropologie en Europe, représentée aujourd’hui dans toute da diversité et dans sa richesse par l’EASA, qu’il a contribué à créer. Les lauréats du prix de début de carrière sont Vita Peacock pour son article “Academic precarity as hierarchical dependence in the Max Planck Society”; et Francisco Martínez pour sa monographie Remains of the Soviet Past in Estonia: an Anthropology of Forgetting, Repair, and Urban Traces.
A Stockholm, nous avons choisi le nouveau trésorier d’EASA, David Mills, qui prendra la place de Rachael Gooberman-Hill à partir du prochain mois de décembre ; et la nouvelle secrétaire d’EASA, Monica Heintz, qui remplacera Alberto Corsín Jiménez également à la fin de l’année. Ces sont des charges importantes et je remercie les collègues qui se sont portés candidats – aussi ceux qui n’ont pas été retenus – pour leur implication dans la vie de l’association. L’association a besoin du temps et des énergies que nous pouvons lui dédier. Pour cette raison, je remercie tout particulièrement Rachael et Alberto, qui ont assumé les taches respectivement de trésorière et de secrétaire pendant les dernières six ans.
Nous avons recruté également deux nouveaux journal editors, Nikolai Ssorin Chaikov et Laia Soto Bermant. Ils succéderont à Sarah Green et à Patrick Laviolette qui, pendant les dernières quatre ans, ont impulsé un grand renouveau de notre revue Social Anthropology / Anthropologie Sociale. Je les remercie chaleureusement pour le travail accompli. La revue, avec la collection d’ouvrages que nous publions avec l’éditeur Berghahn, est une des vitrines de la vie intellectuelle de notre association.
Mais les changements ne s’arrêtent pas là. Des nouvelles élections pour le renouvèlement des membres du comité exécutif auront lieu à la fin de cette année. L’appel à candidature ouvrira dans quelques semaines et nous espérons que plusieurs collègues décideront de s’engager pour les prochaines deux années afin de poursuivre les projets de l’EASA. En novembre nous allons lancer l’appel destiné à financer les activités de l’année prochaine des networks EASA. C’est le principe des années sans conférence : la vie de l’EASA continue aussi à travers les nombreuses activités que les membres des networks organisent tout au long de l’année. Nous ne nous ennuieront pas dans les mois à venir !
Je voudrais renouveler ici une pensée de soutien pour nos collègues Brésiliens : les archives et les collections d’un de plus importants départements d’anthropologie ont disparu avec l’incendie qui s’est déclenché entre le 2 et le 3 septembre dernier et qui a complètement détruit l’ancien palais de Sao Cristovao du Museu Nacional do Rio de Janeiro. Les collègues du PPGAS (Programme de troisième cycle en anthropologie sociale) sont en train de rassembler les forces pour tenter de reconstituer la bibliothèque « Francisca Keller » perdue avec l’incendie. Ils ont créé un site, destiné à accueillir les donations de livres (https://franciscakeller.weebly.com/english.html). Je vous invite, à travers vos institutions, à relayer cette campagne de soutient très concrète.
Last but not least, la prochaine conférence d’EASA aura lieu à Lisbonne, au Portugal, dans le pays où avait eu lieu la première conférence (Coimbra 1990). C’est un beau retour au Portugal pour fêter les trente années de l’association ! Mais aussi pour repenser aux rêves de cette époque et aux transformations qui affectent notre présent. La préparation de la conférence a déjà commencé et la passation vers le nouvel exécutif, qui sera élu entre décembre et janvier, aura lieu le 11 et 12 février à Lisbonne ou les membres visiterons les lieux qui nous accueillerons en juillet 2020.
Je vous souhaite une bonne rentrée et une année universitaire pleine de beaux projets !
Bien à vous
Valeria Siniscalchi
Présidente de l’EASA